L’or s’envole de record en record Les tensions géopolitiques et incertitudes économiques de ces 5 dernières années ont propulsé l’or dans une nouvelle dimension politique, faisant de cet actif historique un levier de souveraineté dans un monde fragmenté. À la suite de la pandémie de Covid-19, de l'invasion de l'Ukraine, du regain de tensions au Proche-Orient, puis de l’escalade de la rivalité économique sino-américaine, le système international est plongé dans une incertitude profonde et durable. Formation - Top 5 des meilleures plateformes pour acheter de l’or en ligne Cette instabilité structurelle compromet la lisibilité stratégique du monde, mettant en difficulté des États en quête de sécurité et de stabilité, conditions essentielles à leur survie et à leur développement. Ainsi, la fin du mois d’avril marque un nouveau record, permettant au métal doré d’atteindre les 3 500 dollars l’once , une ascension qui s’est initiée lors de la pandémie de Covid-19 en août 2020. Dans ses dernières prévisions, la banque Goldman Sachs estime que le cap des 4 000 dollars l’once pourrait être franchi d’ici à la mi-2026. À ce niveau, la valeur d’un lingot d’1 kilogramme, de la taille d’un livre de poche, approcherait les 130 000 dollars. 30 € de réduction dès 900 € d'achat avec le code CRYPTOAST Les banques centrales constituent leur trésor Face à cette dynamique optimiste, les banques centrales prennent soin de leurs stocks. C’est en effet 1 044 tonnes d’or qui ont été acquises en 2024 contre 473 tonnes par an en moyenne sur la décennie précédente, selon les chiffres du Conseil mondial de l’or (CMO), la fédération internationale des compagnies aurifères. Au rythme actuel des achats, le poids cumulé des lingots, barres et pièces d’or stockés dans les coffres des banques centrales pourrait approcher, fin 2026, le record historique de 38 300 tonnes inscrit en 1965, estime le CMO. Dans l’actualité - Le Bitcoin (BTC) constitue-t-il une menace pour le dollar ? Pas pour le PDG de Goldman Sachs La reconstitution des réserves d’or des banques centrales a débuté après la crise financière de 2007-2008, marquant un tournant après des décennies durant lesquelles ces institutions privilégiaient la réduction de leurs stocks d’or au profit d’actifs plus rémunérateurs. Le métal jaune, en effet, souffrait d'un rendement nul, ce qui le rendait moins attractif dans une optique de rentabilité immédiate. Cependant, selon la dernière enquête annuelle du CMO, publiée en juin 2024, 69 % des banques centrales sondées prévoient d'augmenter leurs réserves d’or sur un horizon de 5 ans. S’émanciper de l’hégémonie américaine par tous les moyens Les grands acheteurs ne se trouvent pas parmi les pays développés mais plutôt du côté des pays émergents comme la Chine, la Pologne, le Qatar ou encore l’Égypte. La principale raison de ces achats est poussée par une tendance générale de sortir de la domination du dollar américain, soumis au bon vouloir de Washington. Mais accumuler de l’or ne suffit plus : ce que les États recherchent désormais, c’est le contrôle physique de leur richesse. Le rapatriement massif des stocks vers les territoires nationaux traduit une montée en puissance de la logique de souveraineté. Derrière ce mouvement se cache une double méfiance : à l’égard du système monétaire international dominé par le dollar, mais aussi vis-à-vis des puissances occidentales qui hébergent traditionnellement ces réserves. Également dans l’actualité - Pas de réserve de Bitcoin pour la Banque nationale suisse Dans cette perspective, un parallèle saisissant peut être établi avec la création des réserves en Bitcoin initiées par certains États. Si l’or reste le symbole de la stabilité millénaire, le BTC incarne, lui, une forme radicalement nouvelle de souveraineté numérique : décentralisé, non censurable, hors du système SWIFT. Deux réponses différentes, mais complémentaires, à une même inquiétude mondiale : comment protéger sa valeur quand la confiance dans les piliers traditionnels vacille ? Source : Le Monde